Qu’est-ce qu’on l’aime : #3 la rhubarbe
Même si son acidité peut en dissuader certains, la rhubarbe est adulée. Sa chair, tantôt acide, tantôt douce, peut être très étonnante. La rhubarbe est cultivée partout en France, notamment en Picardie et en Alsace, où la saison des récoltes s’étend d’avril à juillet.
“Il avait une certaine racine qu’on appelait rhubarbe”
Bien qu’elle soit cultivée un peu partout dans le monde, la terre d’origine de notre plante aux feuilles dentelées est l’Asie. Plusieurs espèces de rhubarbes étaient alors connues, dont la Rheum officinale (de son nom latin), renommée comme plante médicinale particulièrement en Chine. Elle n’a conquis l’Europe qu’au 10ème siècle par la route de la soie (célèbre réseau de routes commerciales qui reliait l’Asie et l’Europe). Dans son Livre des Merveilles, Marco Polo raconte sa découverte de la rhubarbe. Il y fait référence non comme à un fruit, mais comme à une plante médicinale : “il avait une certaine racine qu’on appelait rhubarbe”. Ella n’a été cultivée et consommée comme plante potagère qu’à partir du 18ème siècle.
Verte ou rouge, on la mange à toutes les sauces
La variété de rhubarbe que nous cultivons est, à l’inverse de la Rheum officinale, une plante comestible : il s’agit de la Rheum rhapenticum. Celle-ci creuse son petit cocon dans des sols profonds et frais, exposés au soleil. Seules ses tiges (les pétioles) peuvent être consommées; ses feuilles sont très riches en acide oxalique, une substance toxique qui peut être mortelle.
Même si sa chair est réputée pour être verte, selon les variétés, la rhubarbe peut aussi se colorer d’une belle teinte rose ou rouge. C’est la cas pour les Canada Red et les Macdonald.
“Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir”
“Voici venir le temps où vibrant sur sa tige”, la rhubarbe dévoile ses doux parfums. Fraîche matinée de printemps, ou tiède soir d’été : ouvrez vos cinq sens et respirez l’enivrante odeur que notre demoiselle feuillue dégage. Projetez-vous dans cette photo souvenir d’une soirée d’été à la fois fraîche et chaleureuse; ces soirées dont seule cette belle saison a le secret. Vous voilà en famille ou entre amis autour d’une joyeuse tablée, une petite laine sur les épaules, les yeux pétillants du bonheur serein de se sentir bien. Et la voilà qui trône fièrement au milieu de la table : la tarte à la rhubarbe.
Vous jetez un premier coup d’oeil curieux : une belle teinte dorée, de jolis morceaux verts et roses. Vous fermez les yeux et faites appel à votre odorat : un parfum délicat, mais prononcé, un doux fumet sucré et acidulé, une appétissante odeur de pâte maison, tendre et dodue…
Second coup d’oeil, plus insistant : haute de plusieurs centimètres, bien à l’abris dans son élégant moule en céramique, elle semble bomber la poitrine pour qu’on la remarque, c’est qu’elle nous ferait rougir de gourmandise. Vient enfin le moment de la dégustation : une éclatante explosion de douceur.
Des bienfaits en veux-tu, en voilà !
En plus de ses vertus pâtissières, la rhubarbe, très peu calorique, est très riche en calcium. Bien fournie en vitamine C, elle présente des propriétés toniques et anti-anémiques. Qu’on la cuisine en compote, en tarte, en confiture ou en crumble, ses arômes en seront décuplés.
Plutôt séduisante, non ? Aller, on vous laisse faire plus ample connaissance.